Fleurs et plantes

Pauline Wattiez :
horticultrice et fleuriste

21.03.2024

Depuis quelques années la production de fleurs coupées connait un développement assez intéressant en Belgique. Plusieurs horticultrices et horticulteurs ont choisi de produire des fleurs, destinées à la fleuristerie, de façon responsable et écologique. Ils sont regroupés au sein d’une association : Slow Flowers Belgique.

Avec le retour du printemps, la production redémarre. Nous avons rencontré Pauline Wattiez de « Paulette a des fleurs » qui nous partage quelques clés du métier.

La production de fleurs coupées, un processus qui mêle beauté et patience

Loin d’être anodine, la fleur coupée possède de nombreuses spécificités qui en font un véritable bijou. Pauline Wattiez de « Paulette a des fleurs » à Rêves (Les Bons Villers) nous explique le processus de patience qui se cache derrière la production de fleurs.

Rotations et successions

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, la fleur coupée destinée au commerce de fleurs ne s’obtient pas simplement en plantant une graine ou un bulbe comme nous le faisons habituellement dans notre jardin.

Comme nous l’explique Pauline, il y a tout d’abord une distance de plantation à respecter.

« Celle-ci dépend des variétés, mais en général on parle d’une moyenne de 20 à 30 centimètres » précise-t-elle avant d’ajouter que le secret réside également dans les rotations et les successions des cultures.

« Les rotations se pratiquent comme en maraîchage », nous révèle Pauline, « c’est-à-dire que nous n’allons pas toujours planter les fleurs aux mêmes endroits ; c’est ce qui nous permet d’avoir des cultures relativement saines. Si l’on souhaite une sorte de fleur pendant tout l’été, alors nous allons faire en sorte de la planter à divers moments et plusieurs fois afin d’en opérer la récolte successivement ».

Pauline précise, cependant, que certaines variétés ne donnent qu’une seule fleur.

« Dans ce cas, au niveau des successions, nous devons faire des semis beaucoup plus réguliers car une fois que l’on aura coupé, on n’aura plus rien ».

A contrario, certaines variétés vont donner beaucoup de fleurs.

« C’est le cas des zinnias, où on va faire un semis et les plantes vont donner beaucoup de fleurs pendant un grand laps de temps », poursuit Pauline. « Dans ce cas-là, on va plutôt échelonner les semis sur un laps de temps de trois semaines, voire un mois ».

C’est dans cette optique que Pauline nous rappelle d’ailleurs l’importance de respecter les saisons.

« La fleur coupée, on peut en obtenir toute l’année mais les genres et variétés sont dépendants des saisons», explique-t-elle.

« Par exemple, les renoncules, fleurissent au printemps ; les dahlias, en revanche, se déploient en été. Pour les pivoines, leur fleurissement est très éphémère, et elles arrivent souvent à la fête des Mères. En fonction de la période de floraison, le client, s’il veut acheter durable et local, doit accepter de se plier à la saisonnalité de chaque fleur ».

Favoriser la biodiversité

Pauline Wattiez avoue ne jamais s’acharner lorsqu’une culture ne s’adapte pas ou ne s’épanouit pas dans son terrain.

« Au-delà des semis de fleurs coupées, il faut aménager le terrain qui va accueillir les plantations et leur permettre de tenir et de se déployer. L’idéal est alors d’installer des bocagères, des massifs, ou encore une mare ».

C’est ainsi que Pauline a aménagé son terrain de telle sorte que la biodiversité puisse servir les cultures de fleurs.

« Lorsque nous sommes arrivés ici, ce terrain de culture était une terre agricole, et c’est tout. Il n’était pas question d’y installer du macadam ou du gravier, alors on a, entre autres, semé des prairies et planté des haies. Nous avons choisi des essences qui sont soit mellifères ou, qui par la suite, vont vraiment créer des couverts végétaux pour les oiseaux, la nidification, et ce genre de choses. C’est là où on peut agir sur la biodiversité et où c’est intéressant pour les cultures. Nous cultivons sur un hectare, mais nous n’avons clairement pas un hectare de culture » conclut Pauline, pour qui la nature est définitivement maître de ses choix culturaux.

 

Un article rédigé par ‘Potimanon’.

Paulette a des fleurs

Pauline Wattiez

Chemin de Pierpont
6210 Rêves
0471/07 28 71

 

[email protected]
Site internet : www.pauletteadesfleurs.be
www.belgiumslowflowers.be

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